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Stéphane Servant (texte), Emmanuelle Houdart (images), Ma mère, éditions Thierry Magnier, septembre 2015, 18 €

Aux odes à la mère, si nombreuses qu'elles en nourrissent un cliché, les auteurs viennent offrir une partition nouvelle, fraîche et dense, vivante et généreuse.

Le format ample ouvre grand ses vastes double-pages pour cueillir le lecteur, le convier en ses ondes profondes et incertaines où peintre et poète cultivent le même art de l'ambiguïté.

Les courbes et les sinuosités d'Emmanuelle Houdart s'entrelacent à merveille aux évanescences du texte de Stéphane Servant, aussi épuré que lyrique. Mais l'espace reste fécond entre ces deux instances, laissant au lecteur l'amplitude de sa propre interprétation, ou plutôt, de ses résonances sensibles, portées par le rythme du texte aux heureuses césures.

Le beau le dispute sans relâche à l'intrigant, le réconfortant à l'inquiétant, et la sensualité des images de l'illustratrice n'a jamais été aussi saisissante. Du magnifique ouvrage.