lutin-veille-couv.jpg Astrid Lindgren, Kitty Crowther, Lutin veille, Pastel, 12 euros


Je le lirai pour moi, pour me rejouer chaque fois l’émotion qui sourd de ce texte avançant à pas feutrés mais précis, me berçant et m'éveillant tout à la fois. Pour me rejouer aussi l’émotion qui naît des images aussi densément que subtilement colorées par Kitty Crowther. Ses ciels semblent pouvoir rendre la magie des aurores boréales de ce grand Nord dont il est question ici, avec ses légendes et ses nuits hivernales sans fin. Pour me rejouer, encore, cette sensation de félicité générée par un texte et des images justes, à savoir doux sans être mièvres, forts sans être durs, et qui touchent à une réalité que l’on connaît, tout en la sublimant.

 

lutin_veille.jpg © Kitty Crowther, Pastel 2012. Source image.

 

Je le lirai à tous les enfants et à tous les adultes qui seront autour de moi, parce que je voudrais partager, ou plus précisément colporter, comme on le faisait autrefois, l’histoire de ce lutin Tomten qui, la nuit venue, dans cette vieille ferme, va et vient de ses minuscules pas, entre les bâtiments et leurs occupants, pour dire à tous ceux qui peuvent comprendre sa « petite langue silencieuse », qu’après l’hiver vient le printemps, celui que l’on sent poindre sur la dernière de couverture, et que si la fatigue est lourde et l’inquiétude tenace, l’espoir est là, au bout de la nuit.

Notre besoin de réconfort est immense, nous le savons. Il est heureux qu’un livre puisse le combler aussi finement, aussi intelligemment et aussi durablement.