Capture_d_e_cran_2020-10-20_a__14.27.28.jpg Mélanie Rutten, Chatchat, le chat du chien, éditions MeMo, septembre 2020, 16 €

Et Mélanie Rutten nous revint, transformée, et pourtant plus que jamais elle-même. Car ce sont bien ses encres varicolores délicates, sa nature enveloppante, son goût pour les atmosphères indécises, sa tendresse pour ses personnages en questionnement que l’on retrouve ici, apaisés peut-être, épurés, à l’évidence.

Capture_d_e_cran_2020-10-20_a__14.27.41.jpg © éditions MeMo, 2020

Le livre s’ouvre sur une kyrielle de sons singuliers, que le lecteur entonnera comme bon lui semble, ou goûtera muettement, à la manière des onomatopées romanesques d’un Kim Hoon. Le mystère de ce chant ne s’éclaircira pas tout à fait, pas plus que l’émotion qui nous étreint à la lecture de cet album délicat, même si on sent qu'elle s'enlace aux non-dits des dialogues précis des deux personnages « Est-ce que tu m’aimeras encore quand je serai Chatchat ? – Je t’aimerai toujours, répond Chienchien – C’est comment toujours ? Chienchien soulève son petit chat tout au-dessus de lui ».
Capture_d_e_cran_2020-10-20_a__14.27.59.jpg © éditions MeMo, 2020

Il ne faut pas plus de mots pour définir la relation de ses deux êtres que nous suivons dans une de ces journées où les presque riens ordinaires façonnent discrètement une étape essentielle de la vie. Une vie entre aube et crépuscule, entre petit monde de la nuit et du jour, qui s’interrogent mutuellement en secret. Une vie, aussi, où certaine chaussette rouge cause bien des soucis.