Capture_d_e_cran_2020-01-09_a__16.10.37.jpg Bernadette Gervais, En 4 temps, "Trapeze", Albin Michel Jeunesse , janvier 2020, 18€.

Il y a du Père Castor, tendance Feodor Rojankovsky pour la douceur naturaliste, et tendance Gerda Muller pour la construction d’images en séquences dans cet album-là. Mais il y a aussi un sens graphique aussi discret qu’élégant et une impression des couleurs remarquable de nuances et de teintes subtiles. Classicisme et modernité conjugués.

Capture_d_e_cran_2020-01-09_a__16.11.11.jpg © Albin Michel Jeunesse, 2020

Et c’est tout Bernadette Gervais – que l’on songe au récent On échange (Seuil Jeunesse 2019) ou encore à Légumes (Albin Michel Jeunesse 2018), que l’on songe en fait à tous ses albums – cette capacité à mêler un dessin d’une exécution aussi technique que gracieuse, dans une mise en page, ou mise en scène visuelle innovante.

Capture_d_e_cran_2020-01-09_a__16.11.50.jpg © Albin Michel Jeunesse, 2020

Sans oublier le concept. Ici, il est l’objet d’un jeu facétieux avec le lecteur. 4 images, 4 temps, 4 légendes numérotées : on ne peut faire plus limpide. Pourtant, de la légende stricte au poème approchant le haïku, tout un arsenal de jeux de mots et d’idées est déployé dans ce cadre qui s’avère foisonnant. D’une page à l’autre, d’une légende à l’autre, d’un animal à l’autre et – délice – d’un retour du même à l’autre, l’intelligence, cognitive ou émotionnelle, s’active et jubile.

Capture_d_e_cran_2020-01-09_a__16.11.37.jpg © Albin Michel Jeunesse, 2020

Le grand art d’une grande dame de l’illustration.