MON_BISON_DP_1.jpg Gaya Wisniewski, Mon bison, éditions MeMo, septembre 2018, 15 €

Les éditions MeMo nous ont habitué à la découverte de nouveaux talents qui irradient dès leur premier album. Il en fut ainsi de Mélanie Rutten (Mitsu, 2008), de Junko Nakamura (Au fil du temps, 2012) ou encore, parmi tant d'autres Anne Crausaz (Raymond rêve, 2007). Voici que semble se joindre à cette compagnie sensible Gaya Wisniewski avec un premier album au mystère envoûtant, Mon bison. Tout commence avec un motif majeur de la littérature enfantine, du Lion de Kessel à Chien bleu de Nadja : la rencontre et l'amitié entre une enfant et un animal sauvage.

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© éditions MeMo 2018

Ici, la force du travail graphique saisit immédiatement, avec ses noirs rugueux, voire charbonneux au sein desquels les expressions du visage et les lumières rayonnent et vibrent pour offrir une grande place à la tendresse. Et c'est ensuite le texte, ciselé, précautionneux dans ses ellipses, qui enveloppe le lecteur d'une poétique affleurante, presque mesurée. Peu à peu l'ensemble glisse dans l'étrange, qu'il soit surnaturel ou mise en scène du fantasme enfantin. C'est en tout cas un étrange suffisamment beau, sensible et familier pour se montrer à la fois rassurant et exaltant.

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© éditions MeMo 2018