nakamura_couv_pleut.jpg Junko Nakamura, Quand il pleut, MeMo, 15 €


Livre après livre, Junko Nakamura pénètre discrètement le territoire du livre pour enfants avec un sens plastique et poétique hors du commun. Son dernier album, publié, comme les précédents, par les éditions MeMo, est une merveille de concision (une phrase par page, jamais plus, souvent moins) au service d'un récit exaltant la sensorialité. Usant du même schéma narratif que le chef-d'œuvre d'Anne Brouillard, L'Orage (Grandir, 1998), soit l'arrivée de la pluie et sa dissipation, Junko Nakamura recourt elle aussi au langage cinématographique – notamment au moyen de cadrages audacieux – mais, se centrant sur le point de vue d'un enfant, offre un album à la fois évident et singulier. Le montage génère un rythme d'une rare maîtrise, faisant se succéder avec, puis, sans texte, des représentations de l'enfant et des vues originales du décor ou de la nature. Ceci par le biais de doubles pages aux formes épurées, comblées de riches effets de texture, qui ressuscitent l'évidence graphique d'une Nathalie Parain. Indéniablement, une œuvre se construit. Livre après livre...

 

nakamura_int_pleut.jpg Junko Nakamura © éditions MeMo, 2014